Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
materia-medica
Archives
Newsletter
Derniers commentaires
21 mars 2019

Herbier, les plantes qui soignent - L'Artichaut

Artichaut - Cynara scolymus

materia-medica_ARTICHAUT_Cynara scolymus

Magique et insoupçonné Artichaut...

Description botanique :

L'artichaut, ou Cynara scolymus, est une variété non épineuse et domestiquée du chardon sauvage. C'est une plante herbacée de la famille des astéracées. Il se caractérise par sa tige rigide et cannelée pouvant atteindre 2 m de hauteur, ses feuilles semblables à celles du chardon, mais non épineuses. Originaire du bassin méditerranéen, il pousse sur des sols riches et drainés, sous des climats tempérés et chauds (culture essentiellement en Espagne, Italie, Bretagne).

PRINCIPES ACTIFS * :
  • La feuille d'artichaut contient de la cynarine ou acide dicaféylquinique, une substance aromatique amère, aux propriétés cholérétiques. Elle contient de l'inuline et du potassium qui possèdent des propriétés diurétiques **. Les folates (vitamine B9) de l'artichaut couvrent à eux seuls le tiers de nos besoins quotidiens et renferme également des flavonoïdes, des fructanes, des minéraux, des vitamines et des stérols
  • Les fibres de l'artichaut facilitent la digestion et le transit intestinal.

Historique de l’Artichaut

On sait, grâce à des représentations graphiques anciennes, que les Égyptiens cultivaient déjà l'Artichaut dans la haute Antiquité. Les Grecs et les Romains l'ont importé et s'en sont servis pour favoriser la digestion et pour traiter les troubles hépatiques et rénaux. Dans la médecine traditionnelle européenne, les feuilles d'Artichaut sont employées depuis longtemps, et encore aujourd'hui, pour stimuler l'activité rénale et la sécrétion biliaire. La plante entre dans la composition de nombreuses préparations traditionnelles destinées à stimuler la production de bile. On s'en est beaucoup servi pour préparer des boissons apéritives.

L’Artichaut est cultivé abondamment dans la région méditerranéenne, mais la Californie en a aussi fait, depuis près de 100 ans, une culture de choix. Au Québec, on en produit depuis peu.

Recherches sur l’Artichaut

On a commencé à étudier les effets médicinaux de l’Artichaut au début du XXe siècle, lorsque des chercheurs français confirmèrent son action alléguée sur les reins et la vésicule biliaire. Vers le milieu du siècle, des Italiens isolèrent de la plante un composé qu'ils nommèrent cynarine. Cette dernière fait partie de la famille des polyphénols.

Cette substance fut par la suite synthétisée et utilisée jusque dans les années 1980 pour stimuler le foie et la vésicule biliaire, de même que pour faire baisser les taux de cholestérol, pour être finalement remplacée par d'autres médicaments de synthèse. Plusieurs des essais ont été effectués avec un extrait standardisé de feuilles d’Artichaut, fabriqué en Allemagne, le Hepar-SL®forte.

Troubles digestifs

  • Efficacité troubles digestifs

L'Artichaut a la propriété, entre autres, de faire augmenter la production de bile, ce qui facilite la digestion. Un essai sans placebo mené auprès de 454 sujets et une étude à double insu avec placebo portant sur 244 patients ont confirmé l’effet bénéfique d’un extrait d’Artichaut (640 mg par jour, en 2 doses) pour soulager les malaises digestifs reliés à un mauvais fonctionnement de la vésicule biliaire et du foie (dyspepsie).

En 1997, un chercheur a publié une synthèse de diverses études de pharmacovigilance ayant porté sur plus de 1 000 personnes suivies durant 4 à 6 semaines. Les résultats ont permis d'observer que le traitement aux feuilles d'Artichaut atténuait sensiblement les symptômes associés à la dyspepsie (= ensemble de troubles digestifs de l'estomac: perte d'appétit, nausées, brûlures gastriques, éructations, ballonnements), sans pour autant causer d'effets indésirables notables. Une autre étude de pharmacovigilance ayant suivi des sujets durant 6 mois est arrivée aux mêmes conclusions.
Note. L'objectif principal d'une étude de pharmacovigilance est de répertorier les éventuels effets indésirables et non pas les effets thérapeutiques d'une substance. Les résultats thérapeutiques rapportés dans ces études ne constituent donc pas, à eux seuls, une preuve, mais plutôt un indice de l'efficacité de l'Artichaut pour traiter la dyspepsie.

La Commission E reconnaît l'usage des feuilles d'Artichaut pour traiter la dyspepsie, un ensemble complexe de symptômes digestifs plus ou moins directement liés à des troubles non fonctionnels (c'est-à-dire sans lésion organique) du système hépato-biliaire. Jusqu'à récemment, à l'instar des herboristes, les médecins de formation classique soignaient généralement ces malaises à l'aide de substances amères, comme celles qu'on retrouve dans l'Artichaut et le Chardon-Marie. En Europe, ces plantes font partie de nombreuses préparations pharmaceutiques destinées au traitement de divers troubles d'origine hépatique et biliaire. On attribue généralement cet effet aux flavonoïdes que renferme la plante et à leurs métabolites.

  • Efficacité Hypercholestérolémie

Au cours d'un essai à double insu mené auprès de 143 sujets atteints d'hypercholestérolémie (taux élevé de cholestérol), la prise d’un extrait d'Artichaut (Valverde Artischocke®, 1 800 mg par jour), a entraîné une baisse du taux de cholestérol nettement plus importante que le placebo, soit 18,5 % et 8,5 % respectivement. Cet effet avait aussi été observé au cours des études de pharmacovigilance mentionnées plus haut et au cours d'essais non contrôlés.

Une étude avec placebo plus récente a aussi donné des résultats positifs, mais modestes, auprès de 75 sujets. Les participants ont pris, durant 12 semaines, soit un placebo, soit 1280 mg d’un extrait d’Artichaut (Cynara Artichoke®). Sur la base de ces 3 essais, les auteurs d’une méta-analyse concluent que les données sont favorables, mais insuffisantes pour conclure clairement à l’efficacité de l’Artichaut. Ils notent toutefois que les effets indésirables de cette plante sont rares, bénins et temporaires.

On dispose d'une base théorique assez solide pour expliquer cet effet de l’Artichaut sur le taux de cholestérol, puisque certains composés de l'Artichaut, la lutéoline par exemple, inhiberaient la synthèse du cholestérol ou préviendraient la production du mauvais cholestérol.

  • Efficacité Syndrome de l’intestin irritable

Les résultats d'une étude de pharmacovigilance menée auprès de 279 sujets atteints du syndrome de l’intestin irritable ont permis de constater que 96 % d'entre eux considéraient que le traitement à l'Artichaut était aussi efficace, voire plus, que les autres traitements qu'on leur avait administrés dans le passé, dans le but de soulager les symptômes de leur état. Dans une analyse subséquente de ces mêmes données, les chercheurs ont noté, chez 208 adultes souffrant du syndrome de l’intestin irritable, une diminution de 26 % de l’incidence de ce trouble, une réduction de 41 % des symptômes et une amélioration de 20 % de la qualité de vie.
Note. L'objectif principal d'une étude de pharmacovigilance est de répertorier les éventuels effets indésirables et non pas les effets thérapeutiques d'une substance. Les résultats thérapeutiques rapportés dans ces études ne constituent donc pas, à eux seuls, une preuve, mais plutôt un indice de l'efficacité de l'artichaut pour traiter le syndrome de l’intestin irritable.

Usage traditionnel Traiter la gueule de bois. En herboristerie traditionnelle, l’Artichaut est souvent recommandé pour traiter les effets de la surconsommation d’alcool, la fameuse « gueule de bois ». La plante est considérée comme un antiémétique**, un antispasmodique** et un carminatif**.

*   Principes actifs des plantes

** Propriétés thérapeutiques des plantes

materia-medica_ARTICHAUT_EXTRAITS LIQUIDES

RAPPEL : Une formule spagyrique avec des plantes de source sauvage s'avère efficace entre 72 heures et 96 heures (3 cycles circadiens), contre 2 à 6 semaines pour une préparation classique du commerceRappellons également que seules les synergies de plantes médicinales sont capables d'apporter les bienfaits recherchés et d'accomplir le travail thérapeutique visé. Aucune plante isolée ne peut contenir la solution !

© Materia-Medica 2018
© Paul Guérin 2018
Droits réservés dans tous pays
Publicité
Commentaires
Publicité