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8 août 2019

Herbier, les plantes qui soignent - Le sureau du Canada

Le Sureau du Canada - Sambucus Canadensis (Sambucus nigra subsp. canadensis.)

materia-medica_Sambucus nigra subsp. canadensis.

 

Petit-fruit aux mille vertus...Le Sureau du Canada

Un peu d'histoire

Le nom latin Sambucus fait allusion aux flutiaux (sambuca) que les pâtres grecs taillaient dans le bois tendre du Sureau. Galien (médecin grec du IIe siècle de notre ère) recommandait le Sureau contre les catarrhes et les excès de mucus. Il tenait son savoir de ses confrères qui avaient jeté les bases de la médecine moderne au cours de l'ère précédente. En effet, quelques siècles auparavant, Pline l'Ancien attribuait au Sureau les mêmes propriétés. Le savoir grec a également voyagé vers l'Asie et le Sureau fut intégré à la pharmacopée de la médecine ayurvédique (Inde).

  • En Amérique du Nord, les Amérindiens attribuaient les mêmes propriétés au Sureau blanc (Sambucus canadensis) dont la composition est, comme on l'a découvert plus tard, semblable à celle de son cousin européen. Au Québec, le Sureau blanc a longtemps tenu une place de choix dans la médecine domestique des Canadiens français.
  • En Italie, en Belgique, en France, en Allemagne et en Angleterre, on lui reconnaît des vertus diurétiques, diaphorétiques (qui provoque la sudation) et anti-inflammatoires. Au Moyen Âge, on a utilisé l'eau de Sureau (eau dans laquelle on a fait macérer des fleurs) pour éclaircir le teint et atténuer les taches de rousseur. Fleurs et fruits ont longtemps servi à la fabrication de boissons rafraîchissantes. Au printemps, on en buvait de grandes quantités afin de purifier l'organisme des toxines accumulées durant l'hiver. On dit même que certains vins auraient été adultérés avec du Sureau. Une légende qui date de la fin du XIXe siècle veut qu'un marin américain qui s'était enivré avec du porto additionné de jus de Sureau ait été guéri de ses rhumatismes.

De nos jours encore, on trouve souvent des Sureaux dans les vieux jardins de monastères et, avec un peu de chance, un vieux moine ou une moniale se souviendra qu'on tirait des fleurs et des fruits un sirop contre la toux.

materia-medica_Sambucus nigra subsp. canadensis

Recherches/Utilisation en phytothérapie

  • Efficacité Grippe : En 1993, un essai à double insu avec placebo a été mené auprès de 27 sujets dans un kibboutz israélien au cours d'une épidémie de grippe. Les résultats indiquent qu’un extrait de baies de Sureau (sirop Sambucol®) a été nettement supérieur au placebo pour soulager rapidement les symptômes de la grippe. Au bout de deux jours, 93,3 % des sujets traités au Sureau voyaient déjà un soulagement important de leurs symptômes, tandis qu'il a fallu attendre six jours pour que 91,7 % des personnes du groupe placebo montrent une amélioration similaire. Au cours de la saison grippale 1999-2000, des chercheurs israéliens ont mené, en Norvège, un essai à double insu contre placebo auprès de 60 sujets atteints d’influenza de types A et B2. Les auteurs rapportent que le sirop de Sureau a eu pour effet d’enrayer les symptômes de la grippe quatre jours plus tôt et de réduire nettement le recours aux médications de secours en comparaison avec les sujets qui prenaient le placebo. Des données in vitro indiquent que cette préparation (Sambucol®) inhibe le développement de nombreuses souches de types A et B du virus de l'influenza et a un effet immunostimulant.
  • Usage reconnu Rhume et inflammations des voies respiratoires : En 1986, la Commission E approuvait l'usage médicinal des fleurs de Sureau pour le traitement du rhume. En 1999, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) reconnaissait l’usage traditionnel des fleurs de Sureau comme diaphorétique (qui provoque la sudation) et expectorant. Ces deux organismes rapportaient que des essais in vitro et sur des animaux permettaient d'établir que les fleurs avaient une action anti-inflammatoire, diurétique et sudorifique.
  • Usage traditionnel Sinusite : Une préparation fabriquée en Allemagne et comprenant des fleurs de Sureau, de la Gentiane, de la Verveine, de la Primevère et de l'Oseille (Sinupret®) aurait donné de bons résultats dans des essais menés sur des sujets souffrant de sinusite chronique et aiguë, mais les résultats de ces études, menées principalement en Allemagne, ne sont pas répertoriés dans la banque de données Medline.

Précautions

Contre-indications

  • Grossesse, allaitement et jeunes enfants. L’OMS déconseille l’usage des fleurs de Sureau chez les femmes enceintes, chez celles qui allaitent et chez les jeunes enfants en raison de l’insuffisance de preuves quant à leur innocuité. D’autres sources estiment qu’il n’existe pas de restriction à cet égard. L’injection d’une substance isolée (lectine) extraite du Sureau à des souris enceintes a eu un effet toxique sur leur foetus. Les auteurs de cette étude ont fait remarquer qu’étant donné les hautes doses administrées, il était peu probable qu'une telle chose se produise chez des humains. En outre, une étude de pharmacovigilance a porté sur 762 femmes enceintes qui avaient pris, au moins une fois durant leur grossesse, une préparation renfermant, entre autres plantes, des fleurs de Sureau (Sinupret®). Elles ont donné naissance à 786 enfants et aucun effet tératogène ou embryotoxique n’a été observé. La documentation médicale ne signale pas non plus d’effets tératogènes ou embryotoxiques attribuables aux fruits mûrs, et le sirop de Sureau était traditionnellement donné aux enfants.
  • Personnes allergiques aux plantes de la famille des caprifoliacées.
© Materia-Medica 2018
© Paul Guérin 2018
Droits réservés dans tous pays

 

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