Les préparations galéniques en Phytothérapie
La Phytothérapie a recours à de nombreuses préparations galéniques
- Alcoolat
Les alcoolats sont obtenus par distillation des principes actifs volatils contenus notamment dans les végétaux après macération au contact de l’alcool (aux titres de 60, 80, voire 90°). Suivant que l’on s’adresse à une ou plusieurs substances, ils sont dit simples ou composés. Les alcoolats simples sont également appelés solutés alcooliques d’huiles essentielles et peuvent être préparés par simple solution d’une HE dans de l’alcool à 90°.
Les alcoolats d’origine végétale peuvent être préparés suivant les cas à partir de plantes fraîches ou de plantes sèches. Ils sont toujours incolores, inaltérables (si ils sont conservés dans des flacons bien fermés) et volatils sans résidus.
La différence entre les alcoolats et les teintures vient du fait que les premiers ne comportent que des principes actifs volatils (HE ou produits dérivés). Les teintures, elles, sont composées de pratiquement tous les principes actifs des plantes correspondantes traitées.
- Alcoolature
C'est un liquide obtenu par contact prolongé, à parties égales, d’une plante fraîche dans l’alcool. Il s’agit, si l’on peut dire, de teintures qui au lieu d’être préparées avec des plantes sèches, le sont avec des plantes fraîches. En réalité et pour être précis, ce sont des préparations résultant de l’action dissolvante de l’alcool sur des drogues fraîches. En effet, la dessication serait susceptible de priver celles-ci, en partie ou en totalité, de leur activité. On utilisera de l’alcool à 80 ou même à 95°. On pourra même en certains cas, utikliser un alcool bouillant qui réalisera donc en même temps une stabilisation du produit obtenu.
- Alcoolé (synonyme de teinture alcoolique)
C'est un lquide obtenu en faisant dissoudre dans l’alcool (solution, macération…) les principes actifs de substances médicinales.
Les teintures de substances végétales sont au cinquième (une partie de substance pour cinq parties d’alcool). Les teintures de substances animales sont au dixième.
- Bains
Les bains thérapeutiques généraux ou locaux (pieds, mains, siège) sont très utilisés en phytothérapie. Les plantes, ou leurs essences, servent à préparer des bains composés que l’on prend, en général, chauds, 32°C et au-delà. Très chauds, ils fatiguent beaucoup, aussi ne doivent-ils jamais dépasser un traitement d'une durée de 20 minutes. Pour un bain complet d’adulte, 500g de plantes sont nécessaires, 250g pour un grand enfant, sauf spécification différente. Un bain se prépare en 2 temps : tout d’abord l’infusion ou la décoction concentrée de la plante dans 3 ou 4l d’eau, puis le tamisage de cette préparation qui sera versée dans le bain au moment de l’emploi. Les bains de mains ou de pieds sont dans la plupart des cas, révulsifs ou dérivatifs ; ceux de pieds soignent aussi l’excès de sudation.
- Cérat
Mélange de cire blanche et d’huile d’amandes douces, on y rajoute divers produits actifs
- Cure de printemps
Les cures de printemps sont des cures réparatrices qui ont pour but de désintoxiquer l’organisme en le forçant à éliminer ses toxines. Elles durent 3 semaines, à raison de 4 à 6 grandes tasses de préparation par jour dont une à jeun et une au coucher. Les plantes agissent par leurs propriétés diurétiques, laxatives, sudorifiques ou stimulantes, sur les reins, foie, intestin, peau
- Décoction
Elle sera privilégiée pour toutes les parties de plantes dures, comme les écorces, les parties souterraines, la plupart des fruits et certaines feuilles. Ici on s’adresse aux parties dures de la plante que l’on met dans l’eau puis on porte à ébullition. Et au contraire de l’infusion, on maintient la plante à ébullition pendant un temps variable. Les décoctés seront obtenus avec concentration de 2 à 7% mais pourront atteindre en utilisation externe (dermatologie, gynécologie) 10, 20 et même 30% (bains de siège par exemple). Préparer un décocté de 2 à 7% signifie de 4 à 14g de plante pour 200ml (1 tasse) La durée oscillera entre 5 et 15mn (quand ce temps sera dépassé, nous parlerons d’un décocté avec réduction)
- Décoction — Infusion
Elle concerne seulement les tisanes composées dans lesquelles coexistent à la fois des parties dures et des plantes délicates. Pour ces dernières, on terminera en les laissant infuser après les avoir ajoutées à la fin de la décoction : on verse le décocté bouillant sur les parties plus fragiles.
- Dilution
La dilution est une étape essentielle de la préparation des médicaments homéopathiques. Elle consiste en une dilution de teinture mère, contenant un principe actif connu pour sa toxine produisant des symptômes ressemblant aux symptômes caractéristiques de maladies répertoriées, dilution par un solvant ( eau ou éthanol) et pour aboutir à des dilutions pour lesquelles plus aucune molécule de la toxine n’est présente dans la solution. Les homéopathes considèrent que les préparations diluées sont susceptibles de contrecarrer les symptômes de la maladie présentant les mêmes symptômes que ceux provoqués par la toxine présente dans la teinture-mère et donc de soigner selon un principe datant de l’antiquité grecque ; « similia similibus curantur », c’est à dire soigner par les semblables. La première dilution utilisée par Samuel Hahneman, s’exprime en DH (au dixième) ou le plus souvent en CH (centésimale hahnemanienne), au centième. Elle s’effectue en prenant 1 volume de la teinture-mère et en complétant avec 99 volume de solvant. On obtient ainsi une dilution à 1CH=1%=0,01 rarement prescrite. La quantité de matière active initiale est donc simplement divisée par 100. On répète l’opération en prenant 1 volume de la solution à 1CH et en complétant avec 99 volumes de solvant pour obtenir 2CH. La quantité de matière initiale est donc divisée par 10 000 en comparaison de celle de la dilution initiale.
- Elixirs
Ce sont des préparations à la fois alcoolisées et sucrées.
- Extraits
Les extraits sont des médicaments officinaux résultant de l’évaporation, jusqu’à consistance fluide, molle ou sèche, d’un suc ou d’une solution obtenue en traitant une substance végétale par un véhicule vaporisable (liquide ayant la faculté de se mélanger à la plante et de s’évaporer tel que l’éther, l’alcool, l’eau, ou un mélange des ces solvants). Matière première : poudre d’une plante ou d’une partie de plante.
Procédés d’extraction
- Macération : drogue + solvant à froid
- Digestion : drogue + solvant à une température inférieure à celle de l’ébullition
- Décoction : drogue + solvant amenés à ébullition
- Infusion : drogue + solvant après qu’il ait été porté à ébullition, et sans maintenir celle-ci
- Lixiviation : passage plus ou moins rapide d’un solvant froid ou chaud, au travers d’une poudre végétale
L’extrait s’obtient par évaporation à l’air libre, par évaporation en étuve dans le vide, et sous forme de brouillard dans le cas d’une nébulisation
- Extrait fluide
Liquide obtenu en traitant une drogue par plusieurs fois son poids d’eau ou d’alcool et en l’évaporant jusqu’à ce que son poids soit celui de la drogue utilisée
- Extrait hydroglycolique : Extrait obtenu par un procédé original permettant de préserver l’intégrité des principes actifs.
Ils contiennent :
- d’une part la fraction aromatique (HE et différents principes actifs)
- d’autre part la fraction hydrosoluble (tanins, acides aminés, sels minéraux, oligo-éléments
- Extrait mou
L’évaporation a été arrêtée lorsque le produit avait la consistance visqueuse semblable au miel
- Extrait oléique
On les appelle également huiles florales ou médicinales, les extraits oléiques sont composés de plantes médicinales fraîches, séchées, macérées dans des huiles végétales biologiques (olive, amande douce, colza, tournesol). Leur utilisation est interne et externe
- Gel
Avec le développement des gels hydroglycoliques, nous nous retrouvons avec une arme thérapeutique remarquable par se concentration en principes actifs et corollairement son efficacité thérapeutique par la voie percutanée. La concentration d’un gel (toujours à surveiller suivant son origine) doit correspondre pour chaque extrait à 50% de son poids de plante fraîche correspondante Ces gels se mélangent parfaitement à un gel neutre dans une proportion un peu inférieure à 50% (nous préconisons dans nos formules 45% de gel et 55% de gel neutre de façon à avoir une texture relativeent plus ferme). Nous nous trouvons pouur la première fois dans la technique galénique, en présence de concentrations suffisantes pour induire les effets thérapeutiques recherchés et pas seulement au niveau local. Cette voie semble celle de l’avenir en pharmacologie. Très faciles à préparer, ne tachant pas puisque non-gras, ces gels ont un défaut important : leur conservation est limitée
- Hydrolat
Il s’agit d’entraîner par distillation les principes volatils contenus dans des poudres de végétaux ou de parties de végétaux (fleurs, sommités fleuries ou ême parties de fleurs). La concentration de ces hydrolats va de 1 à 1/5ème puisque avec une partie de substance on peut obtenir 1 à 5 parties d’hydrolat. La différence entre hydrolats et alcoolats réside dans le fait que les hydrolats sont toujours plus odoriférants que les alcoolats. en effet, les composants des HE étant plus ou moins solubles dans l’alcool, tout se passe pour les alcoolats, comme si leur odeur était masquée. Dans les hydrolats par contre, les HE se retrouvent simplement en suspension dans de l’eau et ne perdent donc pas leur caractère odoriférant. Les hydrolats gardent une odeur plus tenace que celle des alcoolats (évaporation plus importante en milieu alcoolisé)
- Intrait
Cette préparation concerne les plantes dont on craint qu’après leur récolte et par l’action de nombreuses réactions chimiques, les principes actifs contenus dans le végétal ne se trouvent transformés, ou même détruits. Pour éviter ce phénomène, on fixe les principes naturels existants, après la cueillette, par des vapeurs d’eau chaude qui « tuent » tous les ferments, cause de ces modifications. Après traitement de ces plantes ainsi stabilisées et après évaporation, il restera un produit, le plus souvent soluble, aussi bien dans l’eau que dans l’alcool à faible titre. C’est ce produit, débarrassé de toutes matières thérapeutiquement inactives (substances inertes, chlorophylle, et ferments), qui sera finalement exploité, après mise en solution, sous le nom d’intrait. Au départ de l’opération, les produits obtenus que l’on peut qualifier « d’extraits physiologiques végétaux », se présentent comme des extraits pulvérulents de même composition que la plante fraîche, et peuvent supporter les mêmes traitements que l’on fait subir aux drogues habituelles (extraits, tenitures, etc… Pour obtenir un intrait, il ne restera plus qu’à mettre en solution dans le solvant approprié (alcool ou eau), l’extrait physiologique correspondant. Les plus connus sont les intraits de marron d’inde et de valériane. Mais il existe aussi des intraits de sauge, de gui, de colchique, etc…
- Lotion
Ce sont des préparations aqueuses, parfois légèrement alcoolisées, qui contiennent en solution ou en suspension, diverses substances médicamenteuses et qui sont destinées à être appliquées sur la peau ou les muqueuses, donc surtout à usage dermatologique
- Macérat glycériné
Jusqu’à ce que les phytothérapeutes s’intéressent à ces produits végétaux, ils étaient l’apanage exclusif de la gemmothérapie. Ils résultent de l’action dissolvant de la glycérine dilués sur des tissus végétaux en pleine croissance : bourgeons, jeunes pousses, radicelles, écorce de tige ou de racine, semences, chatons et même glands. Ils correspondent au départ au 1/20ème de leur poids de plante sèche. Mais après les avoir filtrés, ils sont dilués au 1/10ème dans un mélange eau/alcool/glycérine. C’est ce qu’on appelle la première dilution décimale hahnemanienne. 55 macérats sont délivrés en 1D (dilution la plus active et non hépato-toxique), sauf viscum album délivré en 1C (toxicité) (1D=dilution au dixième, 1C=dilution au centième). A ce moment là, leur correspondance en plante fraiche devient presque insignifiante (1/200ème). Ceci va entraîner en phytothérapie (domaine du dosage pondéral lourd) des posologies pouvant sembler excessives, mais qui sont en réalité toujours inférieures, par exemple, à celles des extraits secs correspondants. En résumé la gemmothérapie est une méthode phytothérapique particulière utilisant les macérats glycérinés de bourgeons ou autres tissus végétaux frais
- Nébulisat (syn. atomisat)
Méthode d’obtention d’extraits secs caractérisé par un procédé extrêmement rapide de dessication. La différence essentielle par rapport aux extraits secs réside dans le mode d’évaporation de l’alcoolature. Il s’agit d’une technique spéciale qui consiste à sécher un véritable brouillard de particules, émis par un atomiseur à l’intérieur d’une chambre. La pulvérisation est obtenue par l’écoulement du liquide, soit à patir d’une buse soit d’un disque tourant à une vitesste variant de 8000 à 50000 tours. On utilise soit une solution extractive, soit une suspension, soit une émulsion. Les particules en suspension, après un temps de contact d’une fraction de seconde avec l’air produit par un réchauffeur et préalablement filtré, retombent en poudre très fine et sont récupérés. Le titrage de ces nébulisats est sensiblement le même que celui de l’extrait mou correspondant, l’eau étant ici remplacée par une matière inerte.
- Phytostandard
Variante des SPF (suspension de plantes fraîches), les phytostandards ont été élaborés par le même concepteur (le Dr Jean). Le liquide est obtenu après cryobroyage de plantes fraîches au maximum 24h après leur cueillette. L’extraction dans l’eau puis dans l’alcool est suivie d’une évaporation avec un minimum d’air afin d’éviter l’oxydation et d’éliminer l’alcool. Mise en solution glycérinée (tampon neutre).
- Pommade
Préparée avec les exipients ordinaires, elle peut être réalisée en utilisant des poudres, des extraits ou des parties de plante fraîche
- Poudres
Ce sont des préparations simples ou composées qui utilisent notamment une ou plusieurs parties de drogues végétales et dont la préparation se fait en deux temps : 1-pulvérisation, 2-tamisage. L’usage des poudre est double : 1-usage direct (gélules à ingérer) 2-usage indirect (préparation de nombreuses autres formes galéniques : teintures, extraits…). A poids identique, la concentration en principes actifs d’une poudre de plante est bien moins importante que celle d’un extrait sec de cette même plante
- Sirops
Ces préparations se font à partir de sirop simples mélangés à : une teinture, un infusé, une macération, une décoction, une digestion, un extrait fluide, une lixiviation ou des sucs. Les sirop ont une grande importance en phytothérapie, notamment dans les affections broncho-pulmonaires.
- Suc ou suc aqueux herbacé
Obtenu simplement par écrasement au mortier avec ou sans eau, de parties végétales, suivi d’une filtration
- Suspension de plantes fraîches (SPF)
Ce sont des préparations de plantes fraîches effectuées grâce à un procédé original de conservation par le froid (l’azote liquide à –50°), suivie d’un broyage sans élévation de température et d’une mise en suspension dans de l’alcool à 30° pour assurer leur conservation. Ce sont des alcoolatures en suspension, on peut considérer que l’alcool prend alors le relais pour la maintenance de cette intégrité. Avant chaque préparation ou avant chaque prise, agiter énergiquement le flacon. Il est recommandé au malade de mettre sa dose dans de l’eau ou dans une tisane, d’agiter puis de boire, ce qui aura pour double avantage de ramener leur titre alcoolique à un chiffre insignifiant (1 à 2°) et masquer leur goût inhérent à toutes les préparations végétales donc un meilleur confort de traitement. Posologie : 1 cuillère-mesure (2,5ml) 1 à 3 fois par jour dans un peu d’eau (tiède si possible) oou de tisane même. Tourner, laisser gonfler puis boire
- Teintures Mères
- Prendre 250gr de plante fraîche, 750g d’eau de vie de fruit à 40°.
- Mettre la plante en macération 3 semaines dans un récipient fermé, dans le noir complet.
- Filtrer, mettre en flacon.
Les teintures mères sont obtenues par macération dans de l’alcool à différents titres :
- soit de plantes fraîches et sauvages (cas le plus fréquent)
- soit de plantes fraîches stabilisées
- soit enfin, mais très rarement, de plantes sèches
En réalité, dans leur immense majorité, les teintures-mères sont préparées à partir de plantes fraîches et avec de l’alcool à 65°
- Teinture mère homéopathique
Elle est obtenue par macération dans l’alcool à différents titres à partir de souches animales, végétales et minérales.
- Les souches végétales
- Plante entière au moment de la floraison
- Feuilles après développement complet avant la floraison
- Fleurs immédiatement avant l’épanouissement total
- Tiges après le développement, avant la floraison
- Ecorce des espèces résineuses avant la montée de la sève
- Racines de plantes :
- annuelles à la fin de la période végétative
- bisannuelles : à la fin de la période de repos végétatif
- vivaces : au cours de la 2ème ou 3ème année avant la lignification
- Fruits et semences à maturité
- Les souches animales : animaux vivants (ex : apis), sains et à une période déterminée de leur évolution, sauf coccus cacti et cantharis, certaines parties de leur organisme, certaines substances de leurs sécrétions (ex venins de serpents)
Les teintures mères homéopathiques sont obtenues à partir de plantes fraîches et sauvages sauf exception (plantes exotiques sèches). Elles sont donc peu différentes des alcoolatures
- Teintures
Les teintures sont des préparations résultant de l’action de l’alcool éthylique sur des poudres végétales sèches, ceci pour éviter un affaiblissement du titre alcoolique par l’apport de l’eau du constituant. Le titre (nombre de dégrés d’alcool) de l’alcool utilisé va varier selon la substance végétale employée :
60° pour des principes actifs facilement solubles
70 ou 90° pour les drogues très actives dites héroïques
80° pour tous les autres végétaux, notamment ceux plus riches en produits résineux et en huile essentielle
La technique d’obtention comportera 5 procédés : solution, macération, digestion, décoction, lixiviation
- Tisane
Le mot tisane est un mot générique qui inclut les infusions et les décoctions
Nos goûts endormis, voire paralysés et nos papilles "pasteurisées" par les années, nous avons oublié la richesse des saveurs des quatre coins du monde qui, comme toute chose, ont du se soumettre à la standardisation et normalisation qui gagne du terrain, tous domaines confondus.
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La phytothérapie, c'est l'emploi de plantes ou de médicaments à base de plantes (poudres, préparations en ampoules, infusions...) pour soigner naturellement les différents maux du corps humain. La phytothérapie est très certainement la meilleure approche pour prévenir mais aussi pour soigner la majorité de nos maux du quotidien.
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