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4 février 2019

Mycothérapie - Champignons médicinaux

champignons

 

De nombreuses études démontrent les effets bénéfiques des champignons sur la santé. Les champignons ayant des propriétés anti-tumorales sont principalement les Polyporacées et Muconoporacées.

Les champignons : à l’origine de drogues et de médicaments puissants

Les champignons ont été utilisés pour leurs propriétés médicinales depuis plusieurs siècles. Au 12e et au 13e siècle, par exemple, les chevaliers du Temple se servaient d'extraits de moisissures pour soigner les plaies infectées.

La médecine occidentale exploite depuis assez longtemps les bienfaits des champignons microscopiques. Une des moisissures les plus importantes s'appelle Penicillium notatum. En 1918, Alexander Fleming a découvert par hasard que cette moisissure tuait des bactéries. Le premier antibiotique développé à partir du P. notatum a ainsi transformé la médecine. De nombreux autres antibiotiques sont fabriqués à partir des champignons microscopiques.

Mais certains champignons sont aussi connus non pas pour leurs effets bénéfiques mais pour leurs effets hallucinogènes. L’amanite tue-mouches par exemple (Amanita muscaria) est un champignon toxique traditionnellement utilisé par les chamans pour entrer en contact avec les esprits. Les hallucinations provoquées sont dues au muscimol, dont un analogue, le THIP, est étudié pour son activité analgésique proche de la morphine.

  • Champignons et cancers

Il a été montré dans plusieurs études que des extraits de champignons aideraient à lutter contre l’apparition de certains cancers. Par exemple, l’oligosaccharide AHCC est un extrait de plusieurs champignons. Il renforcerait le système immunitaire et aiderait ainsi à lutter contre les cancers. L’AHCC pourrait également réduire les effets secondaires des chimiothérapies. Cet extrait de champignons est un des principaux suppléments alimentaires pour le renforcement immunitaire au Japon. Son marché est estimé à plus de 200 millions d’euros mais n’est toutefois pas encore bien établi sur le marché Européen et nord Américain.

Les champignons ayant des propriétés anti-tumorales sont principalement les Polyporacées et Muconoporacées.

  • Cancer du sein

Certains composés naturels des champignons, les flavones et isoflavones, pourraient diminuer l’activité d’une enzyme, l’aromatase, impliquée dans l’évolution du cancer du sein.

  • Cancer de la prostate

L’extrait du champignon Shiitaké (Phellinus linteus), le lentinane, associé à un médicament utilisé pour soigner les cancers de la prostate, la doxorubicine, pourrait permettre de réduire les doses de ce médicament avec le même résultat thérapeutique. Le traitement serait ainsi moins toxique et par conséquent moins contraignant à suivre.

  • Cancer du côlon

Les lectines sont des protéines. Une étude a montré que les lectines ont des propriétés anticancérigènes : elles pourraient inhiber la prolifération des cellules cancéreuses du côlon.

  • Champignons et défenses naturelles

Certains champignons sont dits immunostimulants. C’est le cas du Shiitaké, du Maitaké ou « Poule des bois » ou encore du Reishi. Leurs propriétés bénéfiques pour la santé ont pour origine leurs polysaccharides respectifs.

Les polysaccharides sont des éléments naturels présents dans les parois des cellules de ces champignons. Ils sont stables à la chaleur et solubles dans l’eau chaude.

Les beta-glucanes sont des polysaccharides. Ce sont des substances naturelles qui n’attaquent pas directement les cellules cancéreuses mais qui activent les réponses immunitaires. Suite à l’action des beta-glucanes, l’activité des macrophages, un type de globule blanc, augmente. Ces macrophages sécrètent un facteur nécrosant antitumeur (TNF), qui est une molécule importante pour la défense de l’organisme.

Ainsi, au Japon, trois béta-glucanes anti-tumeurs ont déjà été mis sur le marché depuis une vingtaine d’années. Il s’agit de :

  • lentinane, extrait du champignon Shiitaké, qui serait utile pour traiter le cancer de l’estomac
  • PSK (Krestine), extrait du Coriolus versicolor, qui serait utile pour traiter les cancers du tube digestif, poumon et du sein
  • SPG (Schizophyllan), extrait du champignon schizophyllum, qui serait utile pour traiter le cancer de l’utérus.

Le champignon Maitaké possède une très forte teneur en polysaccharides béta 1-6 glucane, un des plus puissants immunostimulants. Ce béta-glucane active les lymphocytes T et les macrophages. L’extrait de ces béta-glucanes est utilisé au Japon pour les cancers du sein et de la prostate.

  • Champignons et maladies cardiovasculaires

Quelques champignons ont également un rôle protecteur vis à vis des maladies cardiovasculaires. C’est le cas du Pleurote de Panicaut (Pleurotus eryngii) par exemple. Ce champignon réalise la synthèse de mévinoline, qui est un inhibiteur d’une enzyme (HMG-coA réductase) intervenant dans la synthèse du cholestérol. Le taux sanguin de cholestérol diminue donc.

Un autre pleurote, Pleurotus, cornucopiae, diminue la tension artérielle chez les rats. Egalement, le shiitaké contribue à la réduire l’agrégation des plaquettes. Enfin, une autre étude montre que les fibres des champignons Shiitaké, Maitaké et Enonitaké participent à réduire le taux de cholestérol sanguin.

Certains champignons contribuent donc à diminuer les risques de maladies cardiovasculaires.

Les champignons contiennent 80 à 90% d’eau en moyenne, mais également des nutriments essentiels et des fibres alimentaires.

Beaucoup d’eau

Les champignons contiennent 80 à 90% d’eau en moyenne. Ce pourcentage descend à 50% pour la Truffe Noire Tuberosum Melanosporum. Mais les champignons les plus aqueux, comme les Coprins Coprinus comatus, contiennent 96% d’eau.


Très peu de calories

Les champignons amènent en moyenne 25 kcal pour 100 grammes. Cette valeur énergétique est à peu près équivalente à celle des légumes verts.

- Haricot vert 25
- Asperge 26
- Champignon 25
- Lait entier 65
- Avocat 167
- Agneau 339


Des fibres alimentaires et de l’amidon

Le terme « fibres alimentaires » regroupe l’ensemble des composants qui ne sont pas digérés par les enzymes du tube digestif.

On distingue deux types de fibres selon leurs propriétés: les fibres solubles et les fibres insolubles. Tout comme les légumes verts, les champignons sont de bonnes sources de fibres insolubles.

L’amidon est un sucre lent : il est composé de plusieurs molécules de glucose. L’amidon est une molécule de réserve d’énergie pour les végétaux et un composé essentiel de l’alimentation humaine.

Les fibres alimentaires insolubles et l’amidon résistant sont des alliés de la santé car:
- les fibres alimentaires insolubles aident au transit intestinal en absorbant l’eau et augmentent également la sensation de rassasiement.
- l’amidon est important pour la santé intestinale car il « nourrit» les bactéries du tube digestif

Le champignon : relativement riche en protéines

Les champignons contiennent 2 à 5 % de protéines. C’est un des légumes les plus riches en protéines. Mais rappelons que les champignons contiennent environ 10 fois moins de protéines que la viande. Ainsi, un homme de 70 kg devrait consommer près de 2,5 kg de pleurotes par jour (Pleurotus eryngii) pour couvrir les besoins nutritionnels conseillés en protéines !


Caroténoïdes

Les champignons colorés sont une source importante de caroténoïdes. Ils sont particulièrement riches en canthaxanthine qui est un antioxydant.

Vitamines

Les champignons sont sources de vitamines. Ils apportent surtout des vitamines du groupe B (B2, B3, B5) et de la vitamine D.

La vitamine B2 est aussi appelée riboflavine. Elle joue un rôle dans le métabolisme de l’énergie de toutes les cellules et contribue à la croissance et à la réparation des tissus. Elle intervient également dans la production d’hormones et dans la formation des globules rouges.

La vitamine B3 est la niacine. Elle contribue à la production d’énergie à partir des glucides, lipides, protéines et alcool. Cette vitamine participe aussi au processus de formation de l’ADN.

L’acide pantothénique est la vitamine B5. Elle fait partie d’un coenzyme qui permet l’utilisation optimale de l’énergie des aliments que nous ingérons. La vitamine B5 participe également à la synthèse des hormones stéroïdienne, des neurotransmetteurs et de l’hémoglobine.

Enfin, la vitamine D est importante pour la santé des os et des dents en rendant le calcium et le phosphore disponible dans le sang. Elle joue aussi un rôle dans la maturation des cellules immunitaires. Les champignons sauvages contiendraient plus de vitamine D que les champignons cultivés car produisent plus de précurseur de la vitamine D2.

Certaines espèces de champignons apportent plus de micronutriments que d’autres. La chanterelle par exemple est le champignon qui contient le plus de vitamine B3 et de vitamine D.

Sels minéraux

Les champignons apportent également des minéraux comme le cuivre, le sélénium ou le potassium, à hauteur de 10% de la matière sèche.
Le cuivre est nécessaire à la formation d’hémoglobine et de collagène (une protéine intervenant dans la structure et réparation des tissus). Egalement, plusieurs enzymes contenant du cuivre participent à la défense du corps contre les radicaux libres. Quelques espèces montrent la présence relativement abondante de cuivre, comme Cantharellus cornucopoides, Hydnum repandum, Tricholoma squarrulosum, Amanita caesarea, mais la grande majorité des champignons en est totalement dépourvue.
Le sélénium entre dans la constitution d’une des principales enzymes antioxydante et contribue à convertir les hormones thyroïdiennes en leur forme actives.
Le potassium participe à la protection contre l’hypertension artérielle et à la restauration de l’équilibre acido-basique.
Les champignons possèdent généralement une faible teneur en sodium, et conviennent donc au régime des hypertendus.

 

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