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27 janvier 2019

Les Extrasystoles

Les extrasystoles : qu’est-ce que c’est ?

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Les extrasystoles sont très fréquentes et le plus souvent bénignes lorsqu'elles surviennent sur un coeur en bonne santé ; elles peuvent être graves lorsqu'elles sont associées à une maladie cardiaque.

L'extrasystole est une anomalie du rythme cardiaque (ou arythmie). Lors d’une extrasystole, il se produit une contraction trop précoce du muscle cardiaque (myocarde) et cette contraction s’intercale entre des battements normaux. Normalement, le cœur se contracte après la naissance d'une stimulation électrique sur ce que l’on appelle le nœud sinusal (situé sur dans l'oreillette droite du cœur). Le flux électrique se propage à l'ensemble du cœur, déclenchant la contraction myocardique, puis, cette contraction est suivie d'une pause.

Lorsque l'influx électrique naît d'un foyer autre que le nœud sinusal, il se transmet lui aussi à l'ensemble du coeur provoquant une contraction supplémentaire, l'extrasystole. On parle d’extrasystole auriculaire ou atriale (ESA) lorsque ce foyer anormal est situé dans l'oreillette, d' extrasystole ventriculaire (ESV) lorsque le foyer anormal est situé au niveau du ventricule, d' extrasystole jonctionnnelle (ESJ) lorsqu'il se situe à la jonction entre oreillette et ventricule. On regroupe sous le nom d’ extrasystoles supra-ventriculaires les extrasystoles auriculaires et jonctionnelles, car leur aspect et leurs causes sont proches.
Les causes

Les extrasystoles sont très fréquentes et toutes les personnes en bonne santé en font quelques unes par jour. Elles augmentent avec l'âge. Elles sont assez fréquentes aussi chez les femmes enceintes.
Les extrasystoles ventriculaires (ESV) sont plus fréquentes que les ESA et banales chez le sujet sain et à fortiori chez le sportif de haut niveau. Les extrasystoles jonctionnelles (ESJ) sont plus rares.

Les extrasystoles survenant sur un coeur sain sont favorisées par les excitants comme l’alcool, le tabac, la caféine, les drogues (amphétamines, cocaïne, etc.), le stress, certains médicaments comme les digitaliques ou les vasoconstricteurs de la muqueuse nasale à base de pseudoéphédrine, essentiellement les formes à prise orale pourtant vendues sans ordonnance. Les particules fines de l’air pollué ont également été récemment incriminées. Les ESV sont aussi facilitées par un taux de potassium ou de magnésium bas et peuvent se rencontrer au cours de maladies respiratoires chroniques, de maladies digestives comme la hernie hiatale ou la lithiase biliaire, de hyperthyroïdie.

Les extrasystoles peuvent survenir sur coeur malade, et dans ce cas toutes les pathologies cardiaques peuvent être concernées, et en particulier la maladie coronarienne (infarctus ou angine de poitrine), les atteintes des valves cardiaques, l'insuffisance cardiaque, certaines maladies cardiaques d'origine congénitale.
Personnes et facteurs de risque

Les personnes âgées, les personnes atteintes de pathologies cardiaques, respiratoires, hyperthyroïdie.


Les facteurs de risque

  • la consommation d'alcool, de tabac, de drogues, le stress.
  • le rôle de la caféine est controversé mais sa suppression peut amener la disparition des extrasystoles.
  • les particules fines de l’air pollué ont également été récemment incriminées.
  • les ESV sont aussi facilitées par un taux de potassium ou de magnésium bas.
  • les maladies cardiaques.

Symptômes de l'extrasystole

L'extrasystole est parfois suivie par une courte pause, le repos compensateur. Ce dernier a pour conséquence un remplissage cardiaque amélioré. La contraction suivante est donc plus efficace, plus forte. C'est cette dernière qui est ressentie lors des palpitations liées aux extrasystoles et non l'extrasystole elle-même. Les symptômes sont très variables. Les extrasystoles peuvent être ressenties comme des palpitations, des sensations de pouls irrégulier, de "choc" dans la poitrine, de sensation de pause trop longue avant le battement cardiaque suivant. Elles se distinguent des tachycardies (accélérations du rythme cardiaque) qui sont plus douloureuses et provoquer des malaises.

Très souvent, les extrasystoles ne sont pas ressenties et sont découvertes au cours d'un électrocardiogramme fait pour une autre raison.

Diagnostic de l'extrasystole

Il faut consulter son médecin lorsque les extrasystoles sont ressenties et nombreuses, lorsqu'il existe des palpitations et a fortiori en cas de douleur thoracique, d'essoufflement, ou de sensation de malaise.

Les extrasystoles peuvent être entendues par le médecin à l'auscultation .

L'électrocardiogramme (ECG) permet de faire le diagnostic d'extrasystole, et il montre s’il s’agit d’extrasystoles auriculaires ou ventriculaires, et peut permettre de voir des signes évoquant une pathologie cardiaque ou coronaire sous-jacente. Mais les extrasystoles peuvent être absentes au moment où on fait l'ECG. Aussi complète-t-on par un examen Holter qui enregistre avec un électrocardiogramme en continu, les battement cardiaques pendant 24H/48H. La personne porte durant 24H/48H des électrodes posées sur la poitrine et reliées à un enregistreur portable. Elle doit mener pendant ce temps une activité normale et noter les éventuels symptômes ressentis. Le Holter permet d’observer les éventuelles extrasystoles, leur importance, leur nombre, leur corrélation avec les symptômes ressentis, ainsi que la présence d'accès d'arythmies comme la tachycardie ou la fibrillation.

Il faut rechercher des évènements déclenchant l'apparition des extrasystoles.

Le bilan cardiaque comporte ensuite une échocardiographie pour estimer la fonction cardiaque et la présence ou non d'une pathologie cardiaque sous-jacente. Il peut être complété par d'autres examens en fonction des résultats.
Complications possibles

Elles sont directement dépendantes de la variété des extrasystoles et de l'existence ou non d'une maladie cardiaque associée.

Les extrasystoles ventriculaires (ESV) peuvent être graves en elles-mêmes si elles sont nombreuses, répétitives, qu'il existe plusieurs foyers d'excitation, en particulier dans les pathologies cardiaques où elles peuvent entraîner une tachycardie ou une fibrillation auriculaire avec parfois un risque de mort subite.

Les extrasystoles auriculaires sont bénignes lorsqu'elles sont isolées et surviennent sur un coeur sain. Quand elles se répètent et surtout lorsqu'il existe une atteinte cardiaque, elles peuvent conduire à une fibrillation auriculaire (inefficacité des battements des oreillettes) et altérer la fonction cardiaque.

Même dans les ESV survenant sur coeur sain, il est nécessaire d'assurer une surveillance régulière, une maladie cardiovasculaire pouvant se développer ultérieurement, surtout s'il existe des facteurs de risque cardiovasculaire, hypertension, diabète, obésité, cholestérol, apnée du sommeil.


Prévention et traitements de l'extrasystole


En prévention

  • Arrêter le tabac,
  • Limiter la consommation d’alcool et de caféine,
  • Apprendre à gérer le stress, et à défaut de pouvoir le supprimer entièrement.
  • Ne pas utiliser de médicaments à base de pseudoéphédrine.
  • Marcher 30 à 40 minutes au moins 3 fois par semaine.

Traitements

Le traitement dépend de l'importance des symptômes et de la présence ou non d’une cardiopathie qui doit recevoir un traitement spécifique.

Lorsqu'il n'existe aucun symptôme et que le bilan cardiaque est normal, on en reste aux recommandation ci-dessus pour la prévention des récidives d'extrasystoles.
Lorsque la personne est gênée par ses extrasystoles, on peut lui prescrire un traitement par bêta-bloquants qui limitent les troubles du rythme cardiaque et diminuent l'anxiété, ou des médicaments inhibiteurs calciques qui réduisent les troubles du rythme. D'autres médicaments destinés à lutter contre l'arythmie peuvent être utilisés en cas d'échec de ces derniers mais leur emploi est limité par leurs effets secondaires et leurs contre-indications.
L'ablation des foyers cardiaques responsables des extrasystoles peut être envisagé en cas de symptômes persistants malgré le traitement. La destruction ciblée de ces foyers d'irritation par application de chaleur (ablation par radiofréquence) ou de froid (cryoablation) se fait via l'introduction d'un cathéter introduit par voie fémorale et monté jusqu'au coeur.
Lorsqu'il existe un risque de tachycardie ou de fibrillation ventriculaire dans certaines cardiopathies, la mise en place d’un défibrillateur implantable peut être nécessaire.

Approches complémentaires

En cas d'extrasystoles sur coeur sain, des solutions alternatives à base de plantes (valériane, houblon, mélisse, aubépine...etc), ou d'homéopathie (Nux vomica, Coffea, Spigelia, Ignata, Digitalis purpurea). Parlez-en avec notre médecin.
Le miel pourrait avoir des effets bénéfiques.
Pour limiter les extrasystoles liées au stress, on conseille d'inspirer lentement à fond puis de bloquer la respiration et recommencer une dizaine de fois.
La "cohérence cardiaque" pourrait être bénéfique. Elle est basée sur le fait que le contrôle respiratoire influence la fréquence cardiaque. Le principe est pratiquer des exercices respiratoires idéalement 3 fois par jour. Au cours de ces exercices de 3 à 5 minutes, il suffit de ralentir progressivement le rythme respiratoire à 6 respirations par minutes. Diverses applications sur smartphone ou ordinateur proposent des guides pour effectuer ces exercices.

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